Histoire du Pontiac Ouest

L’Isle-aux-Allumettes

À l’arrivée des premiers commerçants de fourrures, les Algonquins étaient déjà installés sur l’île et contrôlaient les passages de la rivière. C’est pourquoi, lors de son expédition en 1613, Samuel de Champlain donna à cette entité insulaire le nom d’Île des Algonquins. Les Iroquois exterminèrent la tribu des Algonquins vers 1650. Tessouat, enrichi par les droits perçus et un commerce abondant, tomba dans une embuscade des Iroquois à son retour de Québec. Une bataille eut lieu sur la rive de l’île entre les rapides Paquette et Allumette. Après l’anéantissement des Algonquins, l’île retourna à l’état sauvage pendant quelque 170 ans.

En 1836, les pères de Bellefeuille et Dupuis rapportent à Mgr Bourget, évêque de Montréal, que L’Isle-aux-Allumettes commençait à être habitée, mais qu’elle est encore à l’extrême limite de la colonisation. Ils font remarquer que soixante familles vivent sur l’île. Ils déclarent également qu’il faut s’organiser pour défendre les intérêts religieux des colons et des Indiens.

En 1839, le Père Moreau demanda à l’évêque d’accorder la permission d’ériger une chapelle sur l’île. Le père John Brady, assistant du père Moreau, trois laïcs et soixante-six familles exercèrent une pression supplémentaire sur l’évêque pour qu’il construise une chapelle à Church Point. L’église Saint-Alphonse de Liguori fut érigée canoniquement à Church Point en 1839. En 1849, il y avait 150 familles catholiques et 25 familles protestantes ; en 1861, il y avait 160 familles catholiques sur l’île.

Cinq familles françaises sur l’ile en 1856 : celles de Vincent Demers, J.B. Chartrand, Joseph Chaput, Fabien Allard et J.B. Vaillancourt.

Le canton original de l’île Allumette comprenait les municipalités actuelles de L’Isle-aux-Allumettes, Chichester et Sheenboro. En 1857, Chichester et Sheenboro ont formé leurs propres municipalités. Le village de Chapeau s’est séparé le 1er janvier 1874 et Allumette Island East le 20 mai 1920. Le 30 décembre 1998, les municipalités de Chapeau Village et d’Allumette Island East ont fusionné avec la municipalité originale du canton d’Allumette Island.

Les Irlandais catholiques vivaient à l’Isle-aux-Allumettes Est alors que les Français catholiques, recrutés par les entrepreneurs forestiers de la région de Québec, occupaient le centre et l’ouest de l’Isle.

Le recensement de 1871 nous apprend que la population de l’Isle-aux-Allumettes était de 1503 habitants. La répartition religieuse de celle-ci était la suivante: 1324 catholiques, 48 anglicans, 90 méthodistes wesleyen, 28 presbytériens, 10 protestants non-dénominés, 1 baptiste, 1 congrégationaliste et 1 non-déclaré. Cette même année, la population de Pembroke était de 1550, soit une différence de 47 personnes.

La municipalité de L’Isle-aux-Allumettes a été constituée en 1998 par le regroupement des villages de Chapeau, de St-Joseph, de Desjardinsville, de Demers Centre, de l’île Morrison et de L’Isle-aux-Allumettes Est.

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CHICHESTER

La municipalité de Chichester, au Québec, s’enorgueillit de sa riche histoire liée à la majestueuse rivière des Outaouais. À la fin du XIXe siècle, de 1873 à 1876, le canton a entrepris un exploit d’ingénierie monumentale en construisant d’énormes écluses en bois dans le chenal Culbute de la rivière des Outaouais. Ces écluses, considérées comme les plus grandes écluses en bois du Canada, témoignent de l’esprit ambitieux de l’époque, qui visait à faciliter la circulation des bateaux à vapeur sur le cours supérieur de la rivière.

Connues sous le nom d’écluses de Culbute et accompagnées d’un imposant barrage, ces structures étaient vitales pour la navigation et le commerce dans la région. Cependant, malgré leurs promesses initiales, les écluses ont rapidement décliné. À l’automne 1889, elles ont succombé aux forces implacables de la rivière et à la dégradation naturelle du bois. La voie navigable autrefois prospère fut abandonnée, laissant derrière elle un héritage à la fois ambitieux et vulnérable.

Aujourd’hui, la municipalité de Chichester est un exemple de résilience et d’adaptation. Son paysage, autrefois dominé par d’ambitieux projets d’ingénierie, accueille aujourd’hui un mélange d’entreprises agricoles, d’exploitations forestières et de tourisme dynamique. Les terres fertiles assurent la subsistance des communautés agricoles, tandis que les forêts continuent de soutenir l’industrie du bois. En outre, la beauté naturelle et les intrigues historiques de la région attirent des visiteurs de tous les horizons, contribuant ainsi à la diversité du paysage économique de la municipalité.

Alors que Chichester navigue sur les courants du temps, son histoire nous rappelle l’équilibre délicat entre l’ingéniosité humaine et les forces de la nature. De la grandeur des écluses de Culbute à la tranquillité de ses activités actuelles, la municipalité continue d’évoluer, embrassant son passé tout en allant de l’avant vers l’avenir.

SHEENBORO

Sheenboro, une autre municipalité riche en histoire, située dans la pittoresque province du Québec, a un passé captivant qui est aussi intrigant que diversifié.

Habitée à l’origine par le peuple algonquin, l’histoire de Sheenboro remonte à plusieurs siècles avant l’arrivée des colons européens. La beauté naturelle de la terre et l’abondance des ressources ont attiré les premières communautés indigènes, qui prospéraient le long des rives de la rivière des Outaouais.

L’exploration et la colonisation européennes ont commencé au XVIIe siècle, lorsque les commerçants de fourrures et les missionnaires français ont établi une présence dans la région. La région est devenue un centre vital pour le commerce des fourrures, facilitant les interactions entre les peuples indigènes et les colons européens.

Au XIXe siècle, Sheenboro a connu une croissance significative avec l’arrivée d’immigrants irlandais fuyant la famine et cherchant de nouvelles opportunités en Amérique du Nord. Ces colons apportèrent avec eux leur culture, leurs traditions, et leur foi catholique, façonnant l’identité de la communauté pour les générations à venir.

La construction de la première église de Sheenboro, St. Paul the Hermit, au milieu des années 1800, a marqué un tournant dans l’histoire de la municipalité. L’église a servi non seulement de lieu de culte, mais aussi de lieu central pour les rassemblements sociaux et les événements communautaires, créant un fort sentiment d’unité parmi les résidents.

Tout au long du XXe siècle, Sheenboro a continué à évoluer, s’adaptant aux changements industriels, technologiques et sociaux. L’agriculture, la sylviculture et le tourisme sont devenus des moteurs économiques essentiels, contribuant à la prospérité de la municipalité et de ses habitants.

Aujourd’hui, Sheenboro reste une communauté soudée, fière de son patrimoine et de son esprit de résistance. Sa riche histoire, façonnée par les racines indigènes, la colonisation européenne et les contributions des immigrants, témoigne de l’héritage durable de ceux qui ont fait de cette terre leur foyer. Alors que Sheenboro se tourne vers l’avenir, elle le fait avec respect pour son passé, embrassant le progrès tout en chérissant les traditions qui ont défini son identité depuis des siècles.